Benjamin Lucas (Génération.s) : « On assume notre obsession d’unité à gauche »
1 oct. 2019 – Le week-end dernier, le mouvement Génération.s organisait à Villejuif ses journées de rentrée. Toute la gauche était présente… pour quoi faire ? Quel est le projet ? Benjamin Lucas, porte-parole de Génération.s, est l’invité de #LaMidinale.
VERBATIM
Sur le rassemblement de la gauche « On assume une obsession d’unité dans un moment où on sort d’une séquence qui montre que la gauche n’a pas disparu. » « Les gilets jaunes, les marches pour le climat : il y a une aspiration dans la société pour qu’il y ait un débouché politique de la gauche et des écologistes. » « Il faut que les mouvements politiques se parlent et qu’on passe très vite aux travaux pratiques : et au cœur, il n’y a pas seulement la question de l’unité, il y a la question du projet politique. » « Il faut faire revivre la gauche politique, intellectuelle, syndicale et sociale. »
Sur le Parti socialiste « Corinne Narassigui (PS) et Raphaël Glucksmann (Place Publique) n’ont été sifflés que par une toute petite minorité de la salle. La gauche, c’est des débats. » « Il y a deux erreurs qui ont été faites au moment des élections européennes : la première, c’était de considérer qu’on était tous d’accord sur tout et notamment sur la question européenne ; et il y a une autre erreur qui était de dire qu’on était irréconciliables et d’accord sur rien. » « C’est l’histoire de la gauche mais il faut surmonter les désaccords par des synthèses ou des arbitrages démocratiques. » Sur l’objectif du rassemblement « Il faut rassembler la gauche pour éviter de s’enfermer dans cette espèce de duopole avec les fachos d’un côté et le libéralisme de Macron de l’autre. » « Le rassemblement n’est pas un projet en soi mais c’est l’outil nécessaire pour changer la vie et transformer le pays. »
Sur les élections municipales « On essaie partout où c’est possible de construire un rassemblement le plus large possible. » « Notre objectif premier, c’est que toute la gauche et les écologistes soient rassemblés. » « Si on veut éviter que l’extrême droite conquiert des positions de pouvoir, des mairies où elle va mener une politique raciste dans les cantines – on l’a vu à Beaucaire -, où elle va mener une politique antisociale – on l’a vu à Hénin-Beaumont -, il faut que la gauche soit en capacité de produire des alternatives et donc de se rassembler. »
Sur la présidentielle 2022 « Je ne crois pas que l’on ait déjà perdu. » « Il y a beaucoup de citoyens qui attendent beaucoup de la gauche, qui ont besoin que la gauche arrive au pouvoir. » « Personne n’est suffisamment fort tout seul pour imposer quoi que se soit aux autres. » « C’est vrai qu’aujourd’hui, c’est mieux parti pour l’extrême droite et la droite de Macron. » « Aujourd’hui, la question n’est pas celle de l’incarnation. » « La responsabilité qui est la notre, c’est de trouver la méthode pour construire un projet politique qui nous rassemble. »
Sur les candidats possibles « Il faut que chacun reste modeste et humble. Il n’y a plus de situation d’hégémonie à gauche. » « Jean-Luc Mélenchon avait une responsabilité historique : au lendemain de la présidentielle, s’il avait été à la hauteur du moment, il aurait rassemblé. Il ne l’a pas fait. Ça a aussi été la responsabilité de Yannick Jadot au lendemain des européennes et pour l’instant, il ne l’a pas fait. » « On ne s’en sortira pas si on attend d’une seule personne, ou d’un seul mouvement, que la solution vienne. Aujourd’hui, tout le monde est affaibli. » « On a eu le PS qui était hégémonique, il ne l’est plus. On a eu la France insoumise qui était hégémonique, elle ne l’est plus. Les Verts sont en situation de leadership mais ils ne sont pas hégémoniques, donc la solution ne sera que collective. »
Sur les mobilisations sociales « Les gilets jaunes sont une source d’optimisme énorme. »
Sur la gauche qui ne s’assume pas de l’être (de gauche) « On a encore des débats et des prises de tête pour savoir s’il faut dire encore le mot gauche. » « La gauche, c’est l’aspiration à l’égalité et il faut qu’on l’assume. » « Il faut s’assumer de gauche, il faut s’assumer écologiste et il faut assumer ce que sont nos valeurs qui sont à l’exact opposé de celles de l’extrême droite et d’Emmanuel Macron. »