Pourquoi les référendums sont si rares ? – La Ve République, comment ça marche ?
6 févr. 2019 – Qu’est-ce que le référendum ? “Le référendum est une consultation électorale qui permet de répondre par oui ou par non à une question.
A ce jour, 9 référendums ont été organisés. Le premier, en 1961, sous la présidence du général de Gaulle, portait sur l’autodétermination en Algérie. La réponse des français fut oui à une très large majorité de 75%.”
Laurent Fabius, président du Conseil constitutionnel “L’idée que sur des sujets précis, importants, il doive y avoir une consultation directe du peuple qui est une idée forte.”
Dominique De Villepin, Premier ministre (2005-2007) “On doit pouvoir avoir un aller-retour entre le pouvoir, le pouvoir politique et les français. Et le meilleur outil pour cela, c’est le référendum.”
François Hollande, président de la République (2012-2017) “Lorsqu’il s’agit d”une modification profonde de nos institutions, le référendum est nécessaire. Parce qu’il s’agit du pacte démocratique. Mais fallait-il le faire sur le mariage pour tous ou plutôt sur l’abolition de la peine de mort ? Pense-t-on que le référendum sur le Brexit a été une bonne chose pour les britanniques ? Le référendum divise, il divise profondément.”
Laurent Fabius, président du Conseil constitutionnel “Victor Hugo a écrit quelque part “souvent, la foule trahit le peuple”. Ce n’est pas la même chose la foule et le peuple. Que le peuple s’exprime c’est une nécessité. Mais quand le peuple devient foule, on arrive à des résultats évidemment très discutables.”
Nicolas Sarkozy, président de la République (2007-2012) “Le référendum doit être une question très simple à laquelle on peut répondre par oui ou par non. Je ne pense pas qu’on peut répondre par oui ou par non à un traité de 250 articles. En revanche, j’aurais volontiers fait un référendum sur la suppression du service national. On peut répondre par oui ou par non. Le président Mitterrand a eu raison de faire le référendum sur l’abandon du franc, c’était une décision majeure.” Commentaire “En 1992, François Mitterrand choisit de soumettre au référendum le traité de Maastricht sur la monnaie unique et l’intégration européenne.”
Michel Charasse, Conseiller de François Mitterrand en 1992 “Pour lui, c’était un problème qui n’était pas politique. C’était un problème… “je suis pour l’Europe. Je suis pour l’Europe qui remonte depuis une époque qui remonte à la guerre parce que sans union c’est la guerre, on se chamaillera. Depuis qu’on a créé l’Europe, il n’y a plus eu de guerre en Europe”. Enfin bon, tout ce discours vous le connaissez. Mais il disait “est-ce que j’ai le droit de porter atteinte à des éléments essentiels de souveraineté qui ont fait l’histoire de France sans avoir l’accord des français. Et s’ils ne sont plus d’accord, j’arrête. J’arrête pas d’être président mais j’arrête la construction européenne.” “Non parce qu’il disait “la fonction du président de la République n’est pas en cause. Ce qui est en cause, c’est la politique.”
Commentaire “Dans l’histoire de la 5e République, un seul président a lié son sort au résultat d’un référendum : le général de Gaulle, qui a organisé 4 consultations de ce type. En avril 1969, les électeurs ayant voté non au référendum sur la régionalisation et la réforme du Sénat, de Gaulle a donc immédiatement démissionné.”
Dominique De Villepin, Premier ministre (2005-2007) “Ca c’est la geste gaullienne qui est en permanence de dramatiser et de se situer dans une perspective historique de grandes tensions qui fait que “soit vous me soutenez, soit je m’en vais.” Valéry Giscard d’Estaing, président de la République (1974-1981) “Il veut que le peuple manifeste sa confiance. Le peuple, non pas le Parlement etc… Et il fait un référendum malheureux, en 1969, qu’il perd le dimanche et le lundi, il part. C’est un homme qui a une relation historique avec la France, ce n’est pas un homme qui a une relation électorale. Il considère qu’il est le chef de la tribu des francs.”
Jacques Godfrain, président de la Fondation Charles de Gaulle “Cette légitimité, il la recherche toute sa vie, toute sa vie… Et en particulier il dit “si je suis désavoué par le peuple, je n’ai plus de légitimité” Eric Roussel, historien “Aucun président de la République, après de Gaulle, n’a eu l’idée de lier son sort à la question posée.”
Nicolas Sarkozy, président de la République (2007-2012) “C’est qu’aujourd’hui, on ne répond jamais à la question qui est posée, on répond à celui qui la pose.”