CRITIQUE DE LA DÉMOCRATIE
Depuis une trentaine d’années en France, toute la conflictualité sociale paraît devoir s’exprimer à travers les luttes de la fonction publique, par le biais de grandes grèves orchestrées par les syndicats, dans ce qu’on appelle des mouvements sociaux. La plupart de ces mouvements ont eu pour enjeu de s’opposer à une réforme touchant le service public, ou la gestion par l’Etat de différents éléments ayant trait à la reproduction globale de la force de travail (assurance chômage, sécurité sociale, retraites, etc.) Dans ces luttes c’est affirmé un citoyennisme qui entend faire de la democratie, le moyen indépassable du changement social.
La « démocratie représentative », c’est-à-dire l’État capitaliste parlementaire, n’a plus de légitimité chez une part grandissante des gens, d’où un engouement toujours plus fort des déçu-e-s pour un mot d’ordre, celui de « démocratie directe ». Le mot d’ordre de « démocratie directe » peut être effectivement une étape vers une critique émancipatrice des hiérarchies et de l’État, et témoigne assez souvent d’une authentique volonté d’égalité réelle ( quoi que pas toujours, l’extrême-droite s’en servant de plus en plus comme cheval de Troie de diffusion de ses idées). Les « assemblées générales » (AG), sont souvent nécessaires dans une lutte, mais leurs répétition et leur mystification comme incarnation de la démocratie est elle un moyen de lutte émancipateur, cette forme de démocratie est elle même un horizon souhaitable ?