DÉGAGEZ, Y’A RIEN À VOIR, intimidations et violences sur les observateurs et reporters
Observateurs de la Ligue des Droits de l’Homme, vidéastes amateurs ou professionnels, journalistes et reporters, photographes, automédias ou live streamers, simples citoyens, nombreux sont les témoins qui sillonnent les manifestations depuis que le mouvement des Gilets jaunes a enclenché un cycle hebdomadaire où révolte et répression ont mené un combat d’une intensité inédite dans notre histoire récente.
Si la réalité des violences policières a très largement été occultée dans un premier temps dans les media de masse, le travail d’immersion de certains media jaunes ou indépendants a permis de révéler la réalité de pratiques délétères et de manquements déontologiques exercés en toute impunité par les forces de l’ordre. Tout comme l’implication de simples citoyens parfois tout juste équipés d’un smartphone.
Après plus d’un an de mouvement fluo, remise en perspective avec les affrontements récurrents ou les dispositifs policiers violents appliqués dès les manifestations contre la Loi travail en 2016 ou lors des manifestations étudiantes, la thématique des violences policières a fait son chemin dans la sphère publique, étayée par les nombreux témoignages de ces acteurs dont l’engagement demeure avant tout dans la volonté de renseigner la réalité.
“Dégagez, y’a rien à voir !” propose des témoignages concrets sur les abus de la police envers les observateurs sur le terrain mais aussi envers les manifestants. A travers les cas exposés se dessine une typologie des comportements illégaux ou des renoncements déontologiques des forces de l’ordre, notamment quant à la pratique de l’observation : menaces, insultes, obstruction, absence du RIO, ignorance coupable de la Loi, possible fichage, pressions judiciaires, contrôles abusifs, interpellations ou violences gratuites…
Derrière ces pratiques, la volonté d’empêcher le témoignage de l’exercice réel de ce qu’est le seul “usage légitime de la force”. A travers ce film et les analyses que ses protagonistes proposent, se dessine une certaine vision de l’instrumentalisation du corps policier à des fins politiques et du laxisme quant aux possibles débordements violents ou illégaux de ce dernier. lamuledupape.com