Les mensonges d’Ătat ne tiennent plus Ils n’ont d’ailleurs jamais tenus đ€Ź
đ€Ź Et leurs chants rĂ©sonneront peut-ĂȘtre sur les Champs đ€Ź
Les mensonges d’Ătat ne tiennent plus. Ils n’ont d’ailleurs jamais tenus. Les langues de bois sont rĂ©vĂ©lĂ©es au grand jour depuis bien longtemps.
Rien ne peut nous faire croire que le pouvoir gĂšre la crise sanitaire. Il ne contrĂŽle pas la situation. Non. Ils n’en n’ont peut-ĂȘtre mĂȘme pas l’intention. Ce qu’ils controlent, ce sont nos corps.
Confinement, attestations, police, drones, hélicoptÚres, police, violences policiÚres, amendes, prison.
Nos dirigeant.e.s ne font que retenir le dĂ©sastre, non pas dans les gestes, mais dans les mots. Nos responsables politiques se livrent depuis des semaines Ă une guerre de communication visant Ă cacher l’Ă©tendue de leur incompĂ©tence. Il n’y arrivent mĂȘme pas. Leur incompĂ©tence nous saute aux yeux. Ă chaque prise de parole, chaque discours, chaque phrase, chaque mot.
Les rĂ©pĂ©tions ou les contractidions de chaque intervention tĂ©lĂ©visĂ©e de JĂ©rĂŽme Salomon, Bruno Le Maire, Muriel PĂ©nicaud, Gaspard Glanzter et bien Ă©videment Sibeth Ndiaye. Sans oublier les innombrables autres chiens de garde de toute la nĂ©buleuse mĂ©diatique et politique. Sans oublier Ădouard Phillipe et Emannuel Macron. Chaque mot prononcĂ© par ces individus nous exaspĂšre, mais nous permet de dessiner leur portrait. Coupable et criminel.
Les soignant.e.s comme le reste de la population sont exaspĂ©rĂ©.e.s de voir se pavaner sur les chaĂźnes d’informations les dirigeant.e.s remercier des millions de fois nos “hĂ©ros”. Encore des mots, toujours des mots, les mĂȘmes mots.
Paroles, paroles. Aucun acte, jamais. Alors que la colĂšre traverse toutes les professions de la santĂ© depuis des mois, les responsables politiques ont jouĂ© les sourdes oreilles aux demandes des hospitalier.e.s par soucis d’Ă©conomie voire de rentabilitĂ©.
Aujourd’hui, alors que doucement l’on nous prĂ©pare, une fois le confinement fini, Ă sauver l’Ă©conomie, une colĂšre se propage Ă l’ensemble des personnes qui n’y Ă©taient pas encore sujettes. Et cette colĂšre ne manquera pas de se transformer en rĂ©volte.
Les mouvements des gilets jaunes, contre les retraites, des pompiers, des hospitaliers, des cheminots et de beaucoup d’autres corps de mĂ©tiers – hormis les flics qui ont passĂ© leur temps Ă gazer, matraquer, flashballer, mutiler, les corps cabossĂ©s de celles et ceux qu’ils considĂ©reront toujours comme des sauvages, c’est Ă dire des personnes refusant ne serait-ce qu’une seule fois de se soumettre Ă leur autoritĂ©. Les mouvements de ces derniĂšres annĂ©es doivent sauter aux yeux des personnes s’Ă©tant tenues jusqu’alors Ă©loignĂ©es, comme une Ă©vidence.
Ă l’heure oĂč les hospitalier.e.s soignent les victimes de la pandĂ©mie, Ă l’heure oĂč les pompier.e.s transportent les malades, oĂč les routier.e.s livrent les stocks, oĂč les caissier.e.s maintiennent ouverts les derniers lieux d’alimentation. Ă l’heure oĂč les cheminot.e.s transfĂšrent les corps d’hĂŽpitaux en hĂŽpitaux. Ă l’heure oĂč l’Ă©conomie se casse la gueule et oĂč une retraite par capitalisation aurait fait perdre des centaines d’euros aux bĂ©nĂ©ficiaires, les mouvements de ces derniĂšres annĂ©es tous brandis contre ce nĂ©olibĂ©ralisme, les mouvements d’avant confinement prennent sens aux yeux de celles et ceux qui n’en voyaient pas l’utilitĂ©.
les mouvements de protestation, de solidaritĂ©, d’entraide qui ont lieu pendant ce confinement prĂ©parent ce qui s’annonce et s’impose comme une Ă©vidence. LE mouvement de l’aprĂšs confinement.
Les événements de ces derniers jours ne laissent aucun doute.
Ce 2 avril, à Tourcoing, et en plein confinement, les personnels soignants ont pris la rue afin de dénoncer le manque de matériel et le manque de personnel.
Multiples sont les vidĂ©os d’infirmier.e.s protestant contre le manque de matĂ©riel de protection, les lamentables conditions de travail, montrant les dons des entreprises comme Castorama ou DĂ©cathlon afin de pallier la pĂ©nurie.
Multiples sont les vidĂ©os de colĂšre. OĂč l’on voit un infirmier demander aux ministres de se taire, oĂč l’on voit une soignante accusant les responsables politiques.
Multiples sont les banderoles demandant plus de fric et moins de flics. Demandant justice, appelant Ă la fin des mauvais jours, Ă l’explosion de nos colĂšres.
Lorsque le confinement sera terminĂ©, cela ne fait pas l’ombre d’un doute que les soignant.e.s, une fois relevĂ©.e.s de leur Ă©puisement, reprendront la rue.
Cela ne fait pas l’ombre d’un doute qu’ils seront rejoints par les caissier.es, les livreur.se.s, les manutentionnaires, les routier.e.s, les Ă©boueur.euse.s, les sacrifiĂ©.e.s de la production, par tous ceux dont les gouvernants nâont pas pris en compte la santĂ©, et finalement la vie.
Et leurs chants rĂ©sonneront peut-ĂȘtre sur les Champs.
Fin du texte inspirĂ© du dernier billet de FrĂ©dĂ©ric Lordon – OpĂ©ration RĂ©siliation.