« Si on n’avait pas démantelé l’hôpital, on pourrait soigner tout le monde aujourd’hui »
15 oct. 2020 – Les soignants défilent aujourd’hui partout en France pour dénoncer les conditions de travail dans l’hôpital public alors que la deuxième vague du Covid semble s’enraciner. Anne-Sophie Pelletier, députée européenne (LFI), aide médico-psychologique en EHPAD, est l’invitée de #LaMidinale.
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Sur les perquisitions
« Je comprends cette procédure parce qu’il faut trouver des responsabilités sur la crise du Covid. » « Ils ne sont pas les seuls contre qui il y a eu des plaintes. Des familles se sont créées en collectif pour porter plainte contre des Ehpad. » « Qu’on soit ministre ou citoyen, tout le monde est soumis aux mêmes règles et c’est rassurant. » « On leur reproche de ne pas avoir protégé les gens. » « On sait le manque de protections pour les soignants, les aides à domicile. Ils n’ont pas su gérer cette crise. Ils n’ont pas su protéger ni les personnes ni les patients. » « Le Covid n’a fait que révéler la crise de l’hôpital. L’hôpital est malade parce que depuis des années on ferme des lits et des services. »
Sur le couvre-feu
« Je rapproche à Emmanuel Macron ses injonctions contradictoires – comme si le virus n’agissait que la nuit. » « Les plus grands foyers de contamination sont dans les entreprises, dans les universités et dans le cadre familial. » « À 8h du matin on peut prendre les transports en commun sans problème alors qu’il y a énormément de monde. » « On nous demande de réduire nos contacts sociaux mais on nous encourage à partir en vacances. On ne comprend rien. » « Je pense aux cafetiers, aux restaurateurs, au monde de la culture et du sport. » « Un virus n’attaque pas qu’à des heures précises. Il attaque tout le temps. Ces décisions sont ubuesques. » « On manque de lit. Macaron prend cette décision pour que les services de réanimation ne soient pas saturés. » « À partir de samedi il va y avoir l’exode des cadres dans leur maison secondaire. Je pense aux gens qui sont dans des petits appartements, nombreux. Les inégalités ont explosé. »
Sur la mobilisation des soignants
« Les soignants sont les grands oubliés et on ne découvre rien parce qu’ils ont toujours été les grands oubliés. » « Quand les soignants manifestent, ils reçoivent des gaz lacrymogènes. » « Le Ségur de la santé est une farce. » « Aujourd’hui, travailler à l’hôpital ne plait plus et ne créé plus de vocation parce qu’ils ont détruit l’hôpital public. » « La santé est devenue une variable d’ajustement de tous les gouvernements nationaux. » « Je tire mon chapeau à tous les soignants. » « Il faut du temps pour former les personnels. » « Les soignants inscrits sur la réserve sanitaire ne veulent pas retourner à l’hôpital parce qu’ils ne peuvent plus supporter les conditions de travail. » « On trie les patients. » « Si on n’avait pas démantelé l’hôpital, aujourd’hui on pourrait soigner tout le monde. »
Sur la comparaison avec les autres pays européens
« Je ne dirais pas qu’ils [les autres pays européens] gèrent mieux la crise que nous, ils la gèrent différemment. » « Angela Merkel est plus dure. Elle n’a pas fait de la crise du Covid une question politique mais une question sanitaire. Elle écoute plus les médecins qu’elle n’écoute les prochaines élections. »
Sur la démocratie
« La crise de la démocratie n’a pas attendu le Covid. » « La prochaine plénière du Parlement n’aura pas lieu à Strasbourg. »