Stéphane Ravacley : « Les jeunes étrangers isolés ne prennent le travail de personne »
11 juin 2021 – Il y a quelques semaines, il se mettait en grève de la faim pour soutenir son apprenti menacé d’expulsion – alors même qu’il peine depuis plusieurs années à recruter dans sa boulangerie. L’association “Patrons Solidaires” est née de cette histoire. Stéphane Ravacley, boulanger, est l’invité de #LaMidinale.
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Sur les difficultés de recrutement et les travailleurs sans papiers « Il y a des jeunes étrangers qui veulent bosser et quand ils me demandent un apprentissage, quelle que soit la couleur de peau, je les accepte. » « Les jeunes étrangers isolés ne prennent le travail de personne. » « La préfecture a engagé un processus normal dès lors que mon apprenti est devenu majeur. Ça fait un peu drôle de nous laisser prendre des gamins et de nous les retirer aux trois quarts de leur mission. » « Avant même l’idée de “patrons solidaires”, des patrons sont venus me voir : des garagistes, des électriciens, qui rencontraient la même problématique que moi de difficultés de recrutement. »
Sur le gouvernement « Je me suis senti bien seul dans mon combat. Peu de politiques sont venus me voir pendant ma grève de la faim. » « Le gouvernement m’a fait savoir qu’ils avaient regardé le dossier de mon apprenti et ils ont fini par dire oui. » « Je suis apolitique et je pense que le problème est ni de gauche ni de droite. Le problème sera présent à chaque élection. » Sur Macron qui veut accélérer les expulsions « On va bientôt publier une lettre ouverte. » « Macron a sans doute envie de s’adresser à une certaine partie de l’électorat. » « C’est un jeu politique, un apport de voix dont a besoin le gouvernement. » « On sait très bien que les mineurs non accompagnés ne sont pas un problème : ils travaillent très bien parce qu’ils ont souvent conscience que c’est leur seule chance de rentrer dans la vie active. » « Qu’on ne vienne pas me dire qu’ils sont des voleurs ou des violeurs. »
Sur l’apprentissage « On a un besoin d’apprentis et d’ouvriers. » « On perd entre 70% et 80% des gamins après le CAP. Ils partent ailleurs. Comment voulez-vous couvrir la France des boulangers ? » « Laissons travailler les gamins s’ils veulent travailler. » « On a besoin de ces gamins pour l’économie française. » « Il y a énormément d’aides à l’apprentissage. Le gouvernement nous a écouté sur l’apprentissage. » « L’effort n’est plus récompensé : on ne sait plus faire d’effort. Le monde est devenu un monde d’images et non de travail. » « On paye bien les employés et chez moi, je les gâte un peu. » « L’apprentissage est un vecteur d’emploi à 100%. »
Sur la pièce de théâtre « La pièce de théâtre veut dénoncer ce qu’on fait de l’immigration après 18 ans. » « Cette pièce de théâtre fait le procès de l’action de l’Etat – quel qu’il soit – en matière d’immigration. »