Left-washing : Les wokes sont-ils les plus endormis ?
17 nov. 2021 – Pour soutenir l’association : bit.ly/paganicotisation
00:00:00 Introduction aux enjeux : du left-washing au left-bashing 00:15:35 Left-washing : les “wokes” sont-ils les plus endormis ? Réponse à estavisky : Le prétendu “progressisme” poussé de façon de plus en plus caricaturale par des représentants auto-proclamés de minorités qui ne leur ont rien demandé, s’appuie volontairement et sciemment, comme tous les discours pervers, sur des valeurs morales irréprochables : le respect de l’être humain dans toutes ses dimensions de couleur (eux disent “race” sans complexe), de sexe, d’orientation sexuelle, de religion, d’état physique etc. mais sauf… de classe sociale.
Lorsqu’un débat contradictoire non factice est, par manque de vigilance d’un média officiel, parfois provoqué, les plus malins disent que cette lutte des classes va de soi et que la lutte des sexes et des races ne l’empêchent pas et que tout va ensemble même si l’on semble ne jamais passer de l’un à l’autre dans les discours dominants. Ne peut-on dire au contraire avec Michel Clouscard que les Libéraux-Libertaires comme les Goupil, Cohn-Bendit, Bégaudeau, Autain, Obono, Diallo, les “people” du showbiz, les syndicats dits de gauche, les partis dits de gauche, les chroniqueurs de France Inter apparaissant comme de gauche dans un media de libéraux économiques, etc. se sont emparés de thèmes socialistes, au sens historique du mot socialiste, afin de réaliser ce que Michel Clouscard pourrait appeler aujourd’hui s’il était encore parmi nous du “Left Washing”? et même de “Left Washing” à grande échelle transatlantique? comment un gamin de 25 ans aux valeurs morales altruistes pourrait-il être favorable à l’oppression des noirs, des homosexuels, de toute minorité et des femmes? car c’est bien en ces termes que les médias, les politiques, la “gauche” et curieusement donc les multinationales nous expliquent ou se situe le progrès dans notre monde occidental moderne. Le “Green Washing” consiste à faire passer pour écologique des pratiques commerciales opportunistes et absolument pas écologiques.
Le “Left Washing” consiste à pouvoir vous faire passer comme étant de gauche alors qu’en fait vous soutenez consciemment (pour ceux qui en vivent) ou inconsciemment (pour ceux qui y croient) des systèmes visant à diviser profondément le “travailleur collectif” selon Clouscard, car rien ne serait pire que de voir se rassembler les hommes et les femmes de toutes couleurs, religion, orientation sexuelle, condition sociale hors classe dominante en un ensemble uni et conscient de ses intérêts communs. Monsieur Pagani, comment pourriez-vous expliquer aux jeunes en quoi la pensée de Michel Clouscard et son caractère émancipateur profond qui, après dissipation de l’illusion fabriquée par des propagandes efficaces, bien financées, permanentes et multi-canaux, ouvre la porte vers une vraie libération envers toutes les oppressions alors que l’idéologie qui les meut aujourd’hui poursuit efficacement l’objectif exactement inverse? Comment faire comprendre que l’analyse critique de Clouscard n’est pas une renonciation aux valeurs morales sur lesquelles s’appuient ces sophistes manipulateurs mais exactement le contraire? 00:47:40 Le sens impur des mots de la tribu. Réponse à Guillaume Dugué : Hegel porte donc au sommet la musique parlée, la musique qui retrouve la langue et les mots de la tribu ? 01:04:20 Une vraie langue communiste ?
Réponse à La ContraPropaganda En fait, une vraie réflexion qu’il faudrait avoir là dessus, ne pourrait elle pas peut être aussi se situer au niveau du discours et de la langue? Je réfléchissais à ça par rapport à vos derniers ateliers… et soudain, j’ai eu comme un déclic, notamment en me rappelant comment des poètes comme Hésiode composaient leurs œuvres, non pas pour être lues, mais d’abord pour être récitées et donc entendues. N’est ce pas là exactement ce sur quoi les nazis ont opérés en développant leur langue si spécifique ? (cf. Emmanuel Faye sur Heidegger)… Et ne pourrait on pas établir une même corrélation entre l’appauvrissement de la langue (du vocabulaire et donc du savoir) et l’appauvrissement justement de la musique actuelle?
Si tel était le cas, ne serait il pas possible de mener une réflexion de fond sur la forme d’un vrai discours et d’une vraie langue communiste – afin de les faire concorder de façon rationnelle et donc effective – à partir d’un déjà-là – cf. la différence entre fugue (répétition d’un même thème propre à la musique baroque) et sonate (tension bi-thématique propre à la musique moderne) – d’un point de vue strictement esthétique, sans chercher à réinventer à chaque fois l’eau chaude? Tout cela même si je réalise bien l’ampleur et la difficulté de la tâche.
Merci en tout cas à vous et aux camarades dans l’envers du décor pour l’immense richesse de toutes ces réflexions.