BURN OUT GÉNÉRALISÉ : C’EST LA SOCIÉTÉ QUI EST MALADE

1 sept. 2025 LES ENTRETIENS
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Est-ce qu’il vous arrive souvent de vous sentir épuisé, stressé ? D’avoir l’impression de courir sans cesse après le temps ? De vous dire que vous n’allez peut-être pas réussir à tenir ?
Selon une récente étude d’Empreinte Humaine, près de la moitié des salariés français sont en détresse psychologique. De façon générale, beaucoup de personnes se sentent de plus en plus épuisées, à bout, émotionnellement, professionnellement… Et ces dernières années, le nombre de burn out semble avoir explosé. Le dernier baromètre de la santé psychologique des salariés français (réalisé en juin 2022) montrait que 34 % des salariés français seraient en burn-out dont 13% en burn out sévère soit 2,5 millions de personnes. Ce sont des chiffres à prendre avec précaution puisque le burn out n’est pas reconnu comme maladie professionnelle, il est donc difficile de poser un diagnostic officiel et d’avoir des statistiques précises. Mais une chose est sûre, ils augmentent et sont davantage visibilisés. Et cela raconte quelque chose de notre société. Comme le souligne le docteur Adrien Chaboche, “Le burn-out ce n’est pas l’épuisement d’une personne, mais la maladie professionnelle d’une société qui ne pense qu’à la performance et en oublie le sens de la vie”. Dans un burn out, il y a souvent une sorte de point de rupture après une longue période pendant laquelle les signaux d’alerte ont été négligés. Le burn out devient dès lors une métaphore de ce que nous vivons collectivement. On épuise aujourd’hui nos corps, nos têtes comme on épuise les écosystèmes qui nous permettent de vivre.
Et si ces épuisements individuels étaient aussi le reflet d’une société à bout de souffle, d’un monde qui ne tourne plus rond ? Et si nous étions collectivement au bord de l’effondrement ?
C’est la question que pose Nelly Pons dans son livre, Le Grand Épuisement. À travers le récit d’un burn out, elle dresse un parallèle entre l’épuisement humain et celui des ressources, du vivant qui sont le fruit d’un même système. En explorant les différentes phases qui mènent au burn out: l’engagement, le surengagement et enfin l’acharnement qui mène à l’effondrement. Elle se demande si nous ne sommes pas en train de traverser collectivement toutes ces phases. S’il ne serait pas temps de réinventer notre société pour faire face à l’urgence écologique, sociale, démocratique et éviter l’effondrement…

Alors de quoi le burn-out est-il le nom ? Comment repenser nos vies et notre société ? Comment rester debout dans un monde qui vacille ? Réponses dans cet entretien Blast avec Nelly Pons.

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Journaliste : Paloma Moritz
Montage : Camille Chalot
Son : Baptiste Veilhan, Théo Duchesne
Graphisme : Morgane Sabouret, Margaux Simon
Production : Hicham Tragha
Directeur du développement des collaborations extérieures : Mathias Enthoven
Co-directrice de la rédaction : Soumaya Benaïssa
Directeur de la publication : Denis Robert

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