Changer le monde avec les plantes
Pour Claude grison la nature quand elle est agressée est souvent capable de trouver des réponses géniales. Inventives, et efficaces. Il s’agit d’une chercheuse du CNRS, Claude Grison, qui travaille sur la phytoremédiation (La phytoremédiation est la dépollution des sols, l’épuration des eaux usées ou l’assainissement de l’air intérieur, utilisant des plantes vasculaires, des algues -phycoremédiation- ou des champignons -mycoremédiation- et par extension des écosystèmes qui supportent ces végétaux). Cette scientifique qui codirigeait un laboratoire de chimie organique au CNRS de Montpellier a changé de vie il y a 8 ans suite à une demande de l’ADEME (enquêter sur deux enfants de Saint-Laurent-le-Minier atteints de saturnisme).
Elle se rend chez le grand-père de ces deux enfants à St-Laurent-le-minier et constate que son potager se situe à 500m d’une ancienne mine d’extraction de zinc (plus grosse exploitation d’Europe fonctionnant pdt 100 ans jusqu’en 1991). Sur ces terres devenues stériles poussent deux plantes endémiques. Claude grison qui étudiait les molécules du vivant, se passionne pour le monde des plantes et découvre que certaines sont capables de se gorger de métaux lourds, ainsi que de résidus de matière première, contenus dans les sols contaminés (pour le zinc, les meilleurs rendement d’exploitations minières n’excèdent pas 0,40%mg/m3 alors les plantes endémiques accumulatrices en contiennent plus de 1% d’une pureté rare).
Dès lors, les industriels pouvaient mordre à l’hameçon puisqu’en dépolluant les sols contaminés, ils peuvent récupérer la matière première en forte concentration. Elle a alors l’idée d’utiliser ce procédé pour réhabiliter des sols miniers, dégradés par l’exploitation de Zinc, nickel ou manganèse. Et ça marche.
Des végétaux peuvent nettoyer la terre, la débarrasser des métaux qui la polluent et restituer la matière première (L’Oréal soutient le projet de Claude financièrement et logistiquement, souhaitant passer de la pétrochimie à la chimie verte). Elle travaille depuis peu sur ce même mode avec les eaux usées contenues dans les rivières ou lacs avoisinants les sites industriels.
Claude Grison la chimiste a donc inventé une technique qui permet de valoriser les feuilles pleines de métaux toxiques. Elle a mis au point des catalyseurs d’un genre nouveau, plus efficaces que les conventionnels. Ces catalyseurs sont capable d’extraire métaux lourds et produire des molécules pour la pharmacie, ou la cosmétique. Elle est Internationalement reconnue pour ses travaux dans le domaine de la chimie verte.