« Ce gouvernement a décidé de tourner le dos aux habitants des quartiers populaires » et pas que…
16 nov. 2020 – Ce weekend, plus de cent maires et élus ont adressé une lettre au Président de la République pour que les quartiers populaires ne soient pas oubliés dans le plan de relance. Ils demandent un milliard d’euros. Azzédine Taïbi, signataire de cette lettre et maire de Stains (Seine-Saint-Denis), est l’invité de #LaMidinale.
Sur le confinement dans les quartiers populaires « On s’est malheureusement préparés à ce reconfinement. Le premier confinement avait été terrible tant par l’impréparation que par l’incertitude du gouvernement. » « Sur le terrain, la colère est toujours forte. L’incompréhension des décisions prises par le gouvernement interpelle beaucoup de nos concitoyens -notamment sur la question des petits commerces. » « Il y a beaucoup d’incompréhension et de colère. » « Je ressens par moment une forme de résignation et ça m’inquiète. » « Le rôle des associations et des collectifs est primordial pour accompagner et soutenir les habitants sur le terrain. » « On a une situation assez préoccupante et même très inquiétante sur la situation sociale et sanitaire. »
Sur le courrier des élu-es à Emmanuel Macron
« Avec un milliard d’euros, on peut faire des choses mais on est loin de répondre aux attentes et aux besoins des habitants. » « On s’aperçoit que le pacte de relance et les dispositions prises par le gouvernement sont en décalages avec la réalité de nos vies dans les quartiers populaires. » « Ce gouvernement a décidé de tourner le dos aux habitants des quartiers populaires. » « Je ne sais pas combien de temps on va pouvoir tenir et maintenir ce lien sur le terrain. » « Les chiffres de la précarité ne cessent de se dégrader dans les quartiers populaires. » « Il y a non assistance à personnes en danger dans nos territoires. » « Je crains que la crise sociale et sanitaire bascule vers une situation chaotique et peut-être de violences dans nos territoires. »
Sur le racisme et les menaces de mort dont Azzedine Taïbi est la cible
« Un pallier a été franchi : depuis 2014, en tant que maire, j’ai souvent reçu des lettres d’insultes mais je n’ai jamais voulu m’éterniser dessus dans la mesure où cela faisait partie du quotidien. Mais les insultes se sont progressivement transformées en menaces de mort. » « Le climat général est très inquiétant car son caractère délétère est cautionné par une partie de la classe politique. » « Aucune mesure concrète n’est prise pour mettre fin à cette violence et cette haine dont certains élus sont la cible – et pas n’importe quels élus : des élus qui représentent la diversité de la République que l’on souhaite construire. » « Ce qui m’inquiète, c’est qu’aujourd’hui, ce sont des menaces mais demain, certains peuvent passer à l’acte. Que fera le gouvernement et la République pour nous protéger ? » « Derrière les maires, ce sont aussi les habitants qui sont ciblés. » « On a le sentiment d’être totalement abandonnés dans cette situation – et ce n’est pas digne d’une République. » « J’ai déposé une plainte pour menace de mort au mois de juillet dernier, c’est-à-dire il y a 3 mois, et je n’ai, à ce jour, reçu aucune réponse – si ce n’est un courrier du directeur de cabinet du ministre de la justice. »
Sur la candidature de Jean-Luc Mélenchon pour l’élection présidentielle de 2022
« Je trouve que l’initiative populaire et citoyenne du parrainage par 150.000 signatures est intéressante. » « Je me positionnerai de manière très claire dans les prochains jours. » « Pour moi, le projet que Jean-Luc Mélenchon souhaite porter très largement avec les citoyens est un projet intéressant pour sortir du duo Emmanuel Macron – Marine Le Pen. » « Une réelle alternative peut se construire autour de la candidature de Jean-Luc Mélenchon. » « Je ne me suis jamais caché pour dire mon soutien à Jean-Luc Mélenchon – et que je lui apporterai dans quelques jours. » « A mon sens, la décision du PCF de soutenir Jean-Luc Mélenchon pour 2022 serait importante. » « Il faut créer toutes les conditions pour rassembler les forces vraiment à gauche et écologistes. Et on en a les moyens, peut-être encore plus qu’en 2017. » « Certains critiquent le fait qu’on parle de candidature en pleine crise sanitaire… Seulement, la crise politique ne s’arrête pas (…). D’autant que Macron et Le Pen sont déjà dans les starting blocks. » « J’apporterai mon soutien dans les prochains jours et pas dès maintenant car il me semblait important que la démarche citoyenne populaire puisse d’abord s’exprimer. » « Je ne veux pas donner le sentiment que ce sont d’abord des élus et des responsables politiques qui se positionnent et donnent de manière claire leur opinion. »