Clémentine Autain : « C’est un carnage social qui est devant nous »
15 avr. 2020 – Quartiers populaires, incohérences et contradictions gouvernementales, recomposition(s) et initiative(s) politique(s) : Clémentine Autain, députée LFI de la Seine-Saint-Denis, est l’invitée de #LaMidinale. www.regards.fr
Sur les inégalités et l’aide du gouvernement aux plus modestes « L’aide du gouvernement aux foyers les plus modestes ne va pas suffire. » « En Seine-Saint-Denis, les gens respectent les règles dictées de la même manière que sur le reste du territoire, contrairement à la stigmatisation. » « L’aide du gouvernement ne va pas suffire et nous alertons depuis longtemps sur les inégalités structurelles dans nos territoires. » « En Seine-Saint-Denis, on a un système de santé qui est beaucoup moins performant qu’ailleurs. » « Nous avons 37 villes sur 40 qui sont des déserts médicaux et une population qui est fragilisée. » « Il faut mobiliser les élus-e, toutes tendances politiques confondues, pour interpeller le gouvernement. »
Sur le discours d’Emmanuel Macron face aux contradictions du gouvernement « On se demande s’il y a un pilote dans l’avion. On a un sentiment de flottement avec des discours contradictoires. Ça joue en défaveur de l’exécutif et les Français sont défiants à l’égard de la politique gouvernementale. » « Le gouvernement navigue à vue. » Sur la réouverture des écoles « On ne comprend pas très bien comment ou peut rouvrir les écoles, mais pas les restaurants. » « On a le sentiment d’une immense forfaiture : comme si l’Etat n’était pas capable d’avoir une maitrise de sa production sans que la souveraineté ne soit pas assurée. »
Sur les dépistages et les asymptomatiques « Le discours du président est pétri d’incohérences et ça génère de l’inquiétude. » « Les asymptomatiques transmettent le virus et donc la maladie. » « Dire qu’on ne teste que les malades et pas les autres, est d’une immense incohérence et ça génère du stress et de la peur dans la population. »
Sur la tribune du Monde de Berger, Borne, Jadot et des entreprises du CAC40 « Les bras m’en sont tombés. » « C’est un élément de clarification de voir les signatures de Jadot, Rivasi, Berger aux côtés de ministres avec plus de 30 patrons de grosses entreprises. » « Le texte salue les gouvernements des pays européens : c’est quand même un exercice très étrange. Le texte dit aussi que la relance doit être verte mais en faisant confiance à ceux qui nous gouvernent aujourd’hui. »
Sur la tribune de Clémentine Autain du Monde d’aujourd’hui « On doit se poser la question des besoins : de quoi a-t-on besoin ? » « Les premiers de cordée, c’est pas les traiders, c’est les infirmières, les caissières. » « Il faut remettre en cause nos systèmes consuméristes. » « On doit se poser la question des activités que l’on peut redémarrer et celles dont on peut se passer. » « Il faut relocaliser l’économie, mettre un coup de frein à la finance et développer les biens communs. »
*** La dernière question est posée aujourd’hui par Eva Vocz, travailleuse du sexe, coordinatrice des parapluies rouges et trésorière du Strass. « Je ne partage pas avec le Strass le fait de réglementer le travail des travailleuses sexuelles. » « Je suis profondément abolitionniste mais on ne peut pas faire comme si il n’y avait pas un problème aujourd’hui et je partage la nécessité d’intervenir. » « Il faut sonner l’alerte et il y a beaucoup de professions où ça va être un carnage. » « C’est un carnage social qui est devant nous. » « Je suis pour la démarchandisation du corps et avancer dans une logique de toutes les formes d’exploitation. » « Je remercie Eva Vocz de sa question et je vais interpeler le gouvernement. »