Interview d’Edward Snowden sur le Coronavirus et la poursuite de la surveillance généralisée
16 Avril 2020 – Si l’avenir est imprévisible, les pandémies mondiales ne le sont pas. Il n’y a pas un seul gouvernement sur la planète qui n’ait pas été averti, à plusieurs reprises, qu’une pandémie virale allait balayer le globe à un moment donné, causant de nombreux décès et perturbations économiques. Et pourtant, la plupart d’entre eux n’étaient pas préparés au nouveau coronavirus.
Dans « En confinement avec Shane Smith », la nouvelle série de VICE TV, le cofondateur de VICE va questionner des personnalités et experts du monde entier pour comprendre l’origine de la pandémie de Covid-19 et anticiper l’avenir. Dans ce premier épisode, il s’entretient en visio avec Edward Snowden, le célèbre lanceur d’alerte qui a dévoilé le programme de surveillance de masse de la population américaine par le gouvernement américain en 2012. Les deux hommes abordent des sujets comme le manque de préparation face à une pandémie mondiale, la durée pendant laquelle celle-ci constituera une menace pour l’humanité et la question de savoir si le pouvoir que nous remettons aux dirigeants mondiaux peut se retourner contre nous.
Shane Smith : Pourquoi étions-nous si mal préparés ?
Edward Snowden : Il n’y a rien de plus prévisible qu’une pandémie dans un monde où nous vivons les uns sur les autres dans des villes surpeuplées et polluées. Et chaque universitaire, chaque chercheur qui s’est penché sur la question savait que cela allait arriver.
Prenons le cas de la Chine, où les cas semblent s’être
stabilisés : dans quelle mesure pouvons-nous croire à la véracité de ces
chiffres ?
On ne peut pas y croire. Le gouvernement chinois a
travaillé récemment à l’expulsion des journalistes occidentaux,
précisément au moment où nous avons besoin de rapports indépendants
crédibles sur la région.
Il semble que le coronavirus soit le plus grand problème de l’ère moderne en ce qui concerne les libertés civiles et le droit à la vie privée. Mais personne n’en parle.
À
mesure que l’autoritarisme se répand, que les lois d’urgence
prolifèrent, que nous sacrifions nos droits, nous sacrifions aussi notre
capacité à empêcher le glissement vers un monde moins libéral et moins
libre. Croyez-vous vraiment que lorsque la première vague, la deuxième
vague, la seizième vague du coronavirus seront oubliées, il y aura
marche arrière ? Que ces ensembles de données ne seront pas conservés ?
Ce qui est en train de se construire, c’est une architecture de
l’oppression.
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Source : www.vice.com/fr/article/…