Pouvoir d’achat et primes : la mystification du gouvernement
21 juil. 2022 L’air de rien, c’est bien d’un choix de société dont il est question depuis lundi à l’Assemblée. D’un côté, un gouvernement qui tente de soutenir le pouvoir d’achat par un système de primes qui échappent aux cotisations sociales. De l’autre, une gauche qui entend préserver, à travers le salaire différé, le carburant de la protection sociale. Un nouvel acte de la pièce qui se joue depuis cinq ans – et même depuis plus longtemps: le néolibéralisme à l’assaut de l’État providence. Adopté en première lecture par les députés, l’article un du projet de loi sur le pouvoir d’achat prolonge la prime Macron, instaurée en 2019. Juste après le mouvement des Gilets jaunes. Jusqu’au 31 décembre 2023, les employeurs pourront ainsi verser une prime exceptionnelle allant jusqu’à 3 000 euros. Une prime qui est exonérée d’impôt sur le revenu, de cotisations et de contributions sociales pour les salariés qui gagnent moins de 3 fois le SMIC.
On comprend tout de suite qu’entre une augmentation de salaire et une prime, les employeurs choisiront la seconde solution. Car une prime, ça peut se supprimer du jour au lendemain. Un salaire, ça ne peut pas se réduire. Ce projet de loi met en danger le financement de la protection sociale. Le salaire, ce n’est pas seulement ce que l’on touche à la fin du mois. C’est aussi le brut. Cette partie qui permettra de payer la maladie, le chômage, la retraite. Autrement dit la solidarité. N’oubkiez pas de vous abonner et de cliquer sur la cloche !