Démocratie représentative : “Quel ministre est aujourd’hui en prison ? Il n’y en a pas”
08 février 2019 – Arrêt sur images – Conséquence inattendue du mouvement des Gilets jaunes, un débat s’est ouvert sur la démocratie représentative, telle qu’elle est pratiquée en France, depuis la Révolution française, c’est-à-dire le fait de déléguer à des représentants élus les pouvoirs législatif et exécutif. Faut-il en finir avec la démocratie représentative ou peut-on tenter de la sauver en la rendant vraiment représentative ? Jusqu’où nous entraîne ce débat vertigineux ? C’est le sujet de notre émission avec trois invité.e.s : Julia Cagé, économiste, auteure de l’ouvrage Le prix de la démocratie (Editions Fayard) ; Charlotte Girard, co-responsable du programme de La France Insoumise et professeure de droit constitutionnel à Nanterre ; François Boulo, avocat, porte-parole des Gilet jaunes de Rouen. Et on se demandera avec notre chroniqueuse et historienne, Mathilde Larrère, si c’est la première fois depuis la Révolution que la démocratie représentative est contestée en France.
Le point départ de l’ouvrage de Julia Cagé, Le prix de la démocratie,
s’appuie sur un constat : “celui de la profonde inefficacité du système actuel de financement des partis politiques qui, sous airs de parfaite égalité, favorise les partis ou les candidats plutôt appréciés par les riches”
, résume Daniel Schneidermann.
Pour Cagé, “une combinaison de différentes choses explique que le système ne marche pas bien, même si on se croit protégés des dérives à l’américaine
“. “D’abord, on a cru en introduisant un plafond annuel de 7500 euros aux dons à des partis politiques, qu’on éviterait les dérives
. Or, on constate aujourd’hui que les dons aux partis politiques sont un phénomène de classe.”
Seuls ou presque les très riches donnent ou cotisent chaque année à un parti. Et de conclure : “On vit dans l’illusion qu’on aurait limité le poids de l’argent privé”
. Par conséquent elle propose “de limiter drastiquement les dons à 200 euros par an” pour un Français.
Cagé pointe un deuxième scandale : “Les plus riches sont subventionnés par l’ensemble des contribuables quand ils expriment leur préférence politique par l’argent”
. Pourquoi ? Parce que lorsque l’un d’eux donne 7500 euros à un parti, il bénéficie “d’une réduction fiscale de 66 %”
, c’est-à-dire que le coût pour ce donateur n’est que “de 2500 euros et le reste est à la charge de l’ensemble des contribuables.”
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