Itw d’Aurore Lalucq, eurodéputée Place publique: “Il s’agit d’annuler la dette détenue par la BCE”
Interview d’Aurore Lalucq, eurodéputée Place publique: “Il s’agit d’annuler la dette qui est détenue par la Banque Centrale Européenne. (…) Nous plaidons pour cette annulation de la dette, pour pouvoir réinvestir l’argent qui sera libéré, environ 400 milliards pour la France, dans la transition écologique, pour relancer et réorienter l’économie” – 28.12.2020 – Paris, France.
“Il s’agit d’annuler la dette qui est détenue par la Banque Centrale Européenne: pendant la crise précédente, la Banque Centrale Européenne, pour soutenir les États, a racheté finalement des titres de leur dette, et donc il s’agit d’annuler cette partie là, parce que cette partie là n’appartient qu’à la Banque Centrale Européenne. En gros, si on l’annule, ça ne change pas grand chose, si vous voulez, dans le sens où cet argent, la Banque Centrale Européenne ne le doit à personne. C’est pour ça que nous plaidons pour cette annulation de la dette, pour pouvoir réinvestir l’argent qui sera libéré, environ 400 milliards pour la France, dans la transition écologique, pour relancer et réorienter l’économie. (…)
Il va y avoir plusieurs plans de relance à mon avis, et, si vous voulez, la question de l’annulation de la dette me paraît ici être la meilleure solution, parce qu’en fait on n’a pas d’autre outil, au niveau européen: on n’a pas de fiscalité, on n’a pas de budget conséquent. (…)
La dette, ça ne se rembourse pas vraiment, ça se fait rouler en fait. (…) En période de crise, il ne faut surtout pas commencer à rembourser la dette, il faut faire de la relance, de la relance, du soutien social un maximum, surtout pas d’austérité, ça serait une erreur à la fois éthique et économique profonde. (…)
La Banque Centrale Européenne , elle peut fonctionner à fonds négatifs, elle ne doit de l’argent à personne, (…) c’est un prêteur en dernier ressort. (…)
Maintenant il faudrait transformer en partie ces prêts (garantis) en subventions (…) Quand le restaurateur n’a pas eu d’activité économique, je ne vois pas comment il peut rembourser ces prêts (…)
D’un autre côté, on a des ménages qui sont en train de se paupériser (…) Il y a un vrai risque pour le coup de crise bancaire dans le sens où on va avoir une explosion des impayés si on en fait rien aujourd’hui (…) donc c’est pas le moment, par ailleurs, de renouer avec les dividendes bancaires. C’est le moment d’utiliser ces dividendes pour les mettre de côté du côté des banques ; je suis assez choquée par les propos du Gouverneur de la Banque de France en ce sens. (…)
Il s’agit de croire (au jour d’après), il s’agit de se battre pour. Et ce serait bien dommage qu’on ait enduré autant de souffrances, et qu’on ne fasse rien de cette crise. Cette crise c’est une alerte pour nous dire que tout doit changer, d’iun point de vue écologique, parce qu’on a une multiplication des pandémies, d’un point de vue social, d’un point de vue économique. Les moments de crise, ce sont des moments où la puissance peut reprendre les mains de l’économie, donc c’est le moment de le faire, et de mettre l’économie au service du social et de l’écologie.”
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