Vente d’Alstom Energie validée par Macron : un député évoque un «pacte de corruption»
| 17 janvier 2019, 18h02
Selon Olivier Marleix, les cessions d’actifs «d’entreprises stratégiques françaises» auraient pu bénéficier au futur chef de l’Etat, auparavant ministre de l’Economie, durant sa campagne.
Le député Olivier Marleix (LR) a saisi la justice, lundi, afin d’enquêter sur les circonstances de la vente du pôle énergie d’Alstom à General Electric en 2014. Il s’interroge notamment sur le rôle joué par Emmanuel Macron, alors ministre de l’Economie.
Dans une lettre au procureur de la République de Paris, l’ex-président de la commission d’enquête à l’Assemblée sur la politique industrielle de la France s’étonne que les autorités judiciaires françaises n’aient « jamais ouvert d’enquête » sur Alstom, alors que l’entreprise a notamment versé une amende à la justice américaine en 2014 pour des faits de corruption.
Procédure de contrôle «détournée»
Dans cette lettre datée de lundi, l’élu d’Eure-et-Loir s’appuie sur les travaux de la commission d’enquête, qui « ont mis en évidence » la façon dont la procédure de contrôle des investissements étrangers en France « a été détournée ».
Olivier Marleix note qu’Emmanuel Macron, alors ministre de l’Economie, a « formellement donné l’autorisation » de la vente d’Alstom énergie et a « également autorisé » d’autres cessions d’actifs « d’entreprises stratégiques françaises », citant celles d’Alcatel-Lucent au groupe finlandais Nokia ou de Technip à l’entreprise américaine FMC Technologies.
«Montant de dons records pour sa campagne»
Il note que le candidat Macron a bénéficié d’un « montant de dons records pour sa campagne » et estime que « le fait que l’on puisse retrouver dans la liste des donateurs ou des organisateurs de dîners de levée de fonds des personnes qui auraient été intéressées aux ventes précitées ne peut qu’interroger ».
Le député émet l’hypothèse que le « système » mis en place dans le cadre de ces cessions aurait pu bénéficier à l’actuel président de la République pendant sa campagne. « S’il était vérifié, un tel système pourrait être interprété comme un pacte de corruption », affirme le document.
Une enquête ouverte en novembre
« Puisqu’une enquête préliminaire a été ouverte en novembre dernier sur les dons reçus par le parti En Marche pendant la campagne (présidentielle) il m’a paru nécessaire de vous signaler ces éléments », ajoute le député.
Le signalement d’Olivier Marleix auprès du parquet de Paris intervient alors qu’un ex-dirigeant d’Alstom a livré un témoignage sur les dessous du rachat d’Alstom par General Electric dans un ouvrage (« Le Piège américain », JC Lattès) paru mercredi.
Source : www.leparisien.fr/econom…