Le temps des ouvriers (part 3) Le temps à la chaîne
À la fin du XIXe siècle, les patrons éclairés découvrent que l’ouvrier fait partie lui aussi du capital de l’entreprise. C’est la naissance de la diététique, de l’ergonomie, de la gymnastique ouvrière. Toutefois le travail à la chaîne, inventé dès 1871 aux Abattoirs de Chicago, peine à s’imposer. Ce n’est qu’après la grande boucherie de 1914-1918 que la rationalisation de la production et les techniques de “management scientifique” comme le taylorisme se généralisent malgré une violente résistance du monde ouvrier. Celui-ci apparaît profondément fracturé, alors que la révolution russe a fait naître l’espoir d’une révolution socialiste mondiale. En Allemagne, les réformistes sociaux-démocrates ont écrasé dans le sang les tentatives d’insurrection de 1919-1920. Les fascistes et les nazis s’engouffrent dans la brèche. Aidés par les crises et la montée du chômage, ils s’emparent du pouvoir, en Italie dès 1922, en Allemagne en 1933. Prétendant réaliser la synthèse du socialisme et du nationalisme au nom d’un travailleur mythique, ils proclament “la fin de la lutte des classes”.