ÉCO-VILLAGES : UN AUTRE MODÈLE DE SOCIÉTÉ
16 sept. 2020 – Depuis le confinement, on parle beaucoup d’éco-village, tout quitter pour aller vivre plus proche de la nature, consommer local, lutter contre la précarité. Mais que représentent réellement ces alternatives ? Est-ce complètement utopique ?
Il y a plus de 2000 éco-lieux en France, tous très différents les uns des autres. Tera a été créé en 2015, initialement sous forme d’éco-hameau à la ferme de Lartel, dans le Lot et Garonne, à une heure de Toulouse. Ne pouvant pas construire sur ce terrain pour des questions de normes et de relations avec la commune de Masquières, peu à peu chacun a pris des logements aux alentours dans les communes voisines. Aujourd’hui l’association rassemble une cinquantaine de personnes venues s’installer sur la commune de Tournon d’Agenais principalement, et bientôt sur la commune de Trentels.
Tera ce n’est plus simplement un éco-lieu, c’est tout un éco-système sur un rayon de 30km basé sur un modèle économique alternatif expérimentant une monnaie citoyenne locale et un revenu d’autonomie.
Le but ? Revitaliser les communes en favorisant les échanges de produits locaux et respectueux de l’environnement, mais aussi ne pas dépendre de marchés financiers en se réappropriant le pouvoir monétaire. La richesse produite sur le territoire sera alors redistribuée à terme sous forme d’un revenu de base versé de manière inconditionnelle à chacun dès la naissance, sous forme de monnaie locale à 85%.
Un projet encore en expérimentation à Tera qui a versé ses 5 premiers revenus d’autonomie en 2018, notamment pour le maraîchage, la gestion, et la construction de toilettes sèches. Un revenu indexé sur la production locale, qui mise sur la responsabilisation de chacun dans la gestion de son temps de travail et de ses activités.
A terme, c’est aussi tout un éco-quartier qui sera construit sur la commune voisine, à Trentels, pour mettre en application ce revenu d’autonomie pour les 30 futurs habitant. Un projet qui nécessite une dizaine de structures juridiques, dont la scic (une société coopérative d’intérêt collectif).
Aujourd’hui, Tera expérimente encore les bases de ce système, notamment sur le versement du revenu d’autonomie et l’utilisation de la monnaie locale (l’enjeu est de convaincre de plus en plus de producteurs locaux de l’utiliser). Un projet en perpétuelle réflexion via le suivi par un conseil scientifique rassemblant des chercheurs en économie, en organisation du travail, en philosophie et en gestion des conflits.
Une expérience locale qui, en ces temps de remise en cause du système et de crise économique, pourrait inspirer des solutions pour répondre aux inégalités, aux problèmes environnementaux, au chômage, mais aussi donner une nouvelle conception du travail.
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